Contrôle biométrique : quel avenir ?

contrôle biométrique

Début 2023, un article du New York Post évoquait la possibilité d’intégrer un contrôle biométrique à l’embarquement dans les aéroports d’ici 2070. Il était mentionné dans cet article, l’éventualité d’un contrôle d’identité grâce à notre rythme cardiaque (qui est propre à chaque individu comme une empreinte digitale).

La même année, cette technologie était déjà expérimentée. En effet, nous avons eu un aperçu de l’utilisation d’une technologie biométrique basée sur le rythme cardiaque pour contrôler l’identité d’un individu à l’embarquement d’un vol.

De manière plus concrète, le contrôle biométrique devrait être proposé dès mars prochain à l’aéroport de Dubaï qui prévoit d’utiliser la reconnaissance faciale à la place des documents d’identité.

Mais concrètement, c’est quoi un « système biométrique » ?

Qu’est-ce que la vérification biométrique ?

La vérification biométrique regroupe l’ensemble des techniques informatiques permettant de reconnaitre/identifier automatiquement un individu à partir de ses caractéristiques physiques, biologiques et comportementales.

On entend depuis quelques années déjà, par les poids lourds de la biométrie, que cette dernière est et sera la panacée à la fraude, la pierre philosophale !

Ce qui peut, peut-être, être le cas ! Toutefois, on nous l’avait déjà vendu en 2008 avec l’introduction du passeport biométrique français et la technologie d’empreinte biométrique à toute épreuve. Il y a pourtant eu un couac qui avait suivi le reportage de Cash Investigations sur les capteurs biométriques des portiques PARAPHE à l’aéroport Roissy CDG. En effet, les portiques avaient été fermés pendant plusieurs mois … Et oui, leurrer un capteur biométrique avec un faux doigt réalisé avec de la colle à bois et donc duper une technologie réputée inviolable à plusieurs millions d’euros, comment dire …ça fait mauvais genre !

Quoiqu’il en soit, ne nous voilons pas la face : la biométrie va arriver dans notre vie quotidienne beaucoup plus rapidement qu’on ne le pense et qu’on le veuille ou non !

La biométrie, un usage déjà quotidien

Vous n’y croyez pas lorsque l’on vous dit que vous utilisez déjà quotidiennement la biométrie ? Et pourtant … la plupart d’entre nous ont déjà cédé à l’appel de la biométrie.  Les IoT (Internet des Objets) ça vous parle ?

  • La petite montre connectée que l’on vous a offert à Noël pour surveiller votre sommeil,
  • Ou encore, la balance connectée pour surveiller votre poids,
  • La sonnerie avec caméra de votre porte d’entrée,
  • Ou le verrou à empreinte digitale,
  • Sans oublier, la Google home pour gérer vos lampes, vos volets, vos radiateurs, ou encore simplement votre musique à la maison.

Vous voyez, vous avez déjà cédé !

La biométrie, quels usages actuels ?

Pour en revenir à la biométrie afin de vérifier l’identité d’un individu, le premier pays à avoir lancé le premier passeport biométrique fût la Malaisie. En effet, depuis 1998, une puce intégrée dans le passeport (8 kbit) contenait les informations personnelles du titulaire telles que son nom, son prénom, son genre, sa nationalité et d’autres données (comme sa couleur des yeux, sa taille, sa profession …), la photographie du titulaire et la signature digitale.

Plus récemment et preuve de l’engouement pour cette technologie, la banque BNP a également lancé sa première carte de paiement biométrique.  

Alors, certes, ces exemples sont des entrées timides mais elles ont pour but de familiariser la population avec cette technologie.

Autre exemple :  votre PC ou votre smartphone qui se déverrouille avec votre visage (via la caméra intégrée) ou votre empreinte digitale ? Combien d’entre vous utilisent déjà le lecteur d’empreintes digitales ou la reconnaissance faciale ?

Mais savez-vous qu’il y a bien d’autres technologies biométriques à l’étude ?

Certaines plus ou moins saugrenues …

Tour d’horizon des différentes technologies biométriques

Faisons un rapide récapitulatif de ces dernières :

  • L’iris 
  • La rétine
  • L’empreinte digitale
  • La voix
  • Le battement du cœur 
  • La démarche
  • L’odeur corporelle ou empreinte olfactive
  • L’haleine
  • L’électroencéphalogramme
  • L’ADN 
  • Le réseau veineux
  • L’analyse dynamique de la signature
  • La forme de la main/paume
  • L’analyse de la forme de l’oreille : oui, nous avons chacun une forme d’oreille différente, le lobe également.
  • L’analyse de la dentition
  • L’analyse dynamique des frappes du clavier


Il y en a d’autres bien évidemment : le mouvement des yeux, le sourire, le grincement des dents, l’empreinte sonore de l’oreille (oui, l’oreille produit des sons).

 

Cela vous donne déjà un bon aperçu de ce qu’il est possible de faire avec la biométrie !

Des risques pour la reconnaissance biométrique ?

Si certaines de ces technologies s’avèrent infalsifiables, elles posent néanmoins des contraintes en termes d’enrôlement. En effet, imaginez le temps passé à recueillir ces données et le matériel nécessaire au recueil …Elles posent également des contraintes en termes de faux positifs et de rejets.

Un sénateur français avait d’ailleurs jeté un pavé dans la mare en posant une question suite au rapport de la CNIL sur le taux de fiabilité du système de comparaison des empreintes digitales de l’ordre de 97 %. Soit un taux de rejet de 3 %.

Ces 3 % correspondent, rien qu’en France, à 2 millions de citoyens français considérées potentiellement à tort soit comme usurpateurs (faux positifs) soit comme fraudeurs (faux négatifs). Cela les priverait donc de certains accès à des services nécessitant l’usage de leur empreinte et ils verraient également leurs droits privés pour de mauvaises raisons (imaginez une garde à vue …).

Discriminantes vos empreintes digitales ? 

Des coûts de fabrication et d’équipement à anticiper

C’est ce qui pêche un peu partout. On s’intéresse au coût de fabrication mais pas au coût d’équipement !

C’est un peu la mésaventure de la première version du permis de conduire français en 2013 (rappelez vous, ce permis version carte de crédit pour remplacer les permis cartonnés roses…)

Les premiers modèles disposaient d’un contacteur sous la forme du visage de profil de Marianne (la puce étant au-dessous). Mais il semblerait que les coûts d’équipement pour lire ce permis étaient exorbitants. Exit donc le contacteur. 

Bizarrement, cela a été réintroduit avec la nouvelle CNI modèle 2021 … A la différence près que le permis de conduire en France n’était pas une preuve d’identité à l’époque (à l’inverse d’autres pays) et s’inscrit dorénavant dans la politique du gouvernement de disposer de e-services !

C’est le cas dans d’autres pays tels que le Portugal avec la procuration pour les colis ou encore l’Estonie avec le fait de pouvoir payer ses impôts, son stationnement, de voter, de consulter un médecin ou encore de disposer de son ordonnance avec son permis de conduire.

Certains marqueurs biométriques, outre le casse-tête du matériel d’enrôlement, posent un problème de fiabilité dans le temps ou à l’instant T.

Pour l’ECG (électrocardiogramme), par exemple, le stress peut influer le résultat ou encore le réseau veineux qui change avec l’âge.

Si l’on prend l’exemple de la reconnaissance faciale avec le PVID : le risque est moindre car il allie de l’intelligence artificielle et de l’intelligence humaine.

Avec ce tour d’horizon des solutions de vérification d’identité existantes ou envisagées, on se rend bien compte qu’il n’y a pas qu’une solution. Mais aussi, que pour qu’une certaine catégorie de la population ne soit pas pénalisée par un seul système faillible, il est inévitable de conjuguer plusieurs marqueurs biométriques sur ses documents d’identité.

Chez VIALINK, nous proposons différentes solutions de vérification d’identité à distance adaptées à différents parcours et à différents niveaux de risque.

Walter Mosson

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